lundi, octobre 23, 2006

La petite souris



Il est 17h30. Je sors mes ingrédients pour le dîner. Océane s’écrit: Maman! Maman! Une souris. Quoi? Une souris? Ou là tu vus? Là. Elle pointe un coin du salon en arrière de la télé. Je lui demande est tu sûre d’avoir vu une souris? Elle réponds toute épeurée « oui » avec un ton saccadé et cherche du refuge dans mes bras. Comment était t-elle, grosse ou petite en l’aidant par des signes de la main. Elle répond petite. Je ne sais pas si je dois la croire ou pas mais je pense qu’elle peut avoir raison : elle a une peluche en souris. Donc elle a dû voir quelque chose du genre. Elle s’accroche à moi et ne veut plus que je la laisse, elle a peur. Sa grande sœur ne la croit pas et lui dit non c’est pas vrai il n’y a aucune souris ici dans la maison tu invente. Mais la petite ne démord pas, elle est paralysée par la peur. 5 minutes plutard j’entends encore, Maman, Maman, ma sœur a raison je l’ai vu, j’ai vu la souris.
Je panique sans le laisser savoir aux filles. Je suis toute énervée. Je suis déjà en retard pour le dîner. Les filles sont terrifiées et viennent se recroqueviller près du comptoir de la cuisine où je prépare le dîner. C’est la débandade. Oui je l’avoue je déteste les souris. Je les trouve dégueulasses comme bêtes; En plus qu’est qu’une sourit vient foutre dans notre salon beurk. Il est 17H45 je suis sur les nerfs et J’appelle mon conjoint qui n’est encore rentré du boulot. Tu es ou? « Réunion de dernier minute » Je le supplie de rentrer vite avec un piège à souris. Ça semble être la catastrophe pour lui aussi. Quoi? Une souris? Ok j’arrive tout de suite. N’oublie pas de me prendre la sauce brune pour la purée aussi. Et je raccroche. Les filles autour de moi sont encore sous le choc. J’ai les mains pleines, elles me font encore perdre mon sang froid. J’imagine des choses : une souris? Pourtant on nettoie ici, une souris= beurk=une maison sale. Etc.
Je reprends le téléphone, j’appelle une de mes amies qui à deux chats. Je me souviens elle m’avait déjà dit avoir eu affaire à des souris. Quand elle m’avait confié cela je me suis dite intérieurement la même chose beurk souris=maison sale. On a peur que les autres nous jugent pour des choses sur lesquelles les jugent. Quand elle m’a parlé de sa souris ça tournait comme ça dans mes pensée: Ah, bon tu as une souris chez toi? Ça ne doit pas être bien propre chez toi. Enfin on ne sait jamais ce que les autres pense de nous. C’est mieux de ne pas savoir. Puisque eux aussi ne savent pas ce qu’on pense d’eux. Pourtant c’est une très bonne amie mais cela ne m’a pas empêché de penser cela d’elle. Je ne sais même pas pourquoi je vous en parle, c’était une pensée vite refoulée. Ok c’est une confession en même temps. Es-ce de l’hypocrisie? Je ne sais pas. Je ne pense pas être hypocrite. Mais je crois que c’est aussi une forme d’hypocrisie. Ok c’était une parenthèse. On pourra revenir sur HYPOCRISIE une autre fois.

Revenons à nos moutons. Une fois informée, ma copine prend cela à cœur elle aussi déteste les souris. Son conjoint et elle courent chez moi avec un de leur chat, la litière du chat, un bâton et leurs deux enfants. On est bien équipé pour notre chasse. C’est un souriceau. Je les aperçu aussi avant que ma copine ne vienne avec l’armement. Finalement la chasse n’a pas été fructueuse puisque le chat n’a rien foutu. En fait il était timide et plutôt curieux de se trouver dans une autre maison. Il a passé son temps à flairer les environs et ils sont rentrés bredouille chez eux en nous laissant avec notre souris qui s’était échappé sous nos yeux. On a fouillé et refouillé, balancer tous les meubles à gauche et à droite. Rien.
Ça avait l’air d’un mystère (comment a-t-elle pu s’introduire dans la maison)? On a tous vu la souris et après plus rien. Ou est t-elle donc passée? Les filles étaient toujours épeurées et agitées. Rien n’avait l’air plus normale chez nous ce soir là. Les bains on été abrégé et le dîner bâclé, le téléphone a hurlé et on a pas répondu. On était tous concentrés sur la souris. Nos amis étant retournés chez eux, on a opté pour la première solution de la colle (piège) à souris. Mais avant cela on improvise le gros ménage. Tous les coins et recoins ont été passés au peigne fin. L’aspirateur partout. On déplace le frigo, la cuisinière. Tout est net. Mais ou se cache la souris? On a fini le ménage mais on avait encore la peur au vendre. Puisque le ménage n’a pas permis de trouver la cachette de notre visiteuse non désirée. La petite souris avait focalisé toute notre soirée. On avait tout oublié pour la petite souris. Objectif : Il faut qu’elle parte.

J’étais fatiguée, je décide de monter faire dodo. Je fais un pas, puis deux dans l’escalier, bingo! j’aperçois mademoiselle souris qui tente de se faufiler dans le décor des meubles du salon. J’appelle mon conjoint en criant viens, elle est encore là je l’ai vu. La joie se lit sur nos visages. Pour l’instant, on savoure le simple fait de savoir qu’elle est encore là et pas cachée quelque part dans nos vêtements dans les chambres. On court prendre toutes les autres colles à souris qu’on avait déposé dans différents endroits et on se concentre sur l’endroit ou je les aperçu. Entre Temps, Je vais en bas sortir mon linge de la laveuse et trois minutes plutard mon conjoint m’appelle tout heureux. Je l’ai eu je l’ai eu. La … de souris. Je suis folle de joie je ne sais pas ou courir, je prend mon téléphone. Il est 22h, je m’en fiche, c’est la fête j’appelle ma copine au chat. Je lui annonce la grande nouvelle elle jubile de son coté une solidarité s’était créée, une communion dans ce qu’on croit tous être un malheur. On partage les fruits ensemble. On parle cinq minutes et je rejoins mon mari qui a fini de se débarrasser de notre visiteuse son désiré.
On ramasse notre arsenal de ménage pour le ranger et on se regarde. Ouf! On est tout heureux. Tout d’un coup on se félicite et on se saute dans les bras et on crie encore de joie. Ouf qu’elle joie? Qu’elle fierté? Quel travaille d’équipe? Quel entêtement? Mais surtout quel nouveau souffle de vie. La sourit nous avait tué et on revenait à la vie. Pour nous s’était comme si on se relevait d’une grosse épreuve, d’un désastre pourtant s’était juste une souris. Un bébé souris comme l’a dit ma petite fille. Elle était toute petite la souris.
Pourquoi j’ai voulu partager cette histoire assez stupide avec vous? C’est vrai, j’ai l’air un peu imbécile comme mon histoire. Mais je pense que je l’aurais été encore plus si je ne la partageais.

Bien souvent, on oublie d’apprécier le calme, la sérénité, le confort dans lequel on vit. Des petits tout petits événements de se genre nous arrivent et on est troublé. Ils nous mettent à l’envers. Quand ces petits événements qui sont comme des tempêtes pour des gens paisibles se calme on ouvre les yeux et on se rend compte à quel point on était bien. Oui on s’est rendu compte à quel point on était bien sans cette souris. Les minutes qui ont suivies, on a pris une grande respiration de soulagement et nos batteries étaient ainsi rechargées pour le lendemain. On avait menti aux filles que le chat avaient emporté la souris pour les faire dormir. Mais on s’est dit demain on va leur dire la vraie version. La souris est bel et bien morte et nous on revivait.

Si une si petite souris si minuscule a été capable de nous ébranler, qu’aurions nous fait devant l’annonce d’une terrible nouvelle?
Je me demande ceci : si nous avons été ébranlés par une si petite souris qui a passé seulement quelques heures chez nous à quoi ressemble la vie de ceux qui n’ont jamais de tranquillité? Nous venons de vivre quelques heures que j’ose appeler calvaire, mais où est le calvaire dans tout ça? Que vivent ceux et celles dont la vie en elle-même est un calvaire?

Dans ce cas j’ouvre les yeux et je refuse de prendre la vie qui m’est donnée de vivre pour acquis. Demain je vais sourire. Demain je vais faire tout ce que je peux pour ne pas que personne dans mon entourage se fasse visiter par une souris. Je veux dire demain je dois sourire pour illuminer des cœurs.
Et avant d’ouvrir ma bouche pour me plaindre je penserai par deux fois.

Le clue du mystère. D’où vient la souris : Ce midi j’avais laissé la porte d’entrée principale ouverte pour cinq minutes. C’est en ce moment que la souris est entrée chez nous. Le froid a commencé à cailler dehors et les souris cherchent des endroits chauds pour se caser. Fermer vos portes mais ouvrez vos cœurs et laisser vous sourire.

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